Nous avons tous à l'esprit la gravité du malaise étudiant, apparu lors de la crise de manière particulièrement brutale, parfois tragique.
Nous sommes évidemment choqués par les phénomènes qui ont été évoqués, comme la précarité alimentaire. Des questions au Gouvernement et un débat organisé le 10 février dernier à la demande du groupe Écologiste - Solidarité et territoires ont montré une préoccupation partagée, au sein de notre assemblée, sur le malaise étudiant.
Les difficultés auxquelles se heurtent aujourd'hui les étudiants ont été mises en évidence par la crise sanitaire, mais ne nous y trompons pas, elles ne sont pas nées avec le Covid. Une fois la pandémie passée, la détresse perdurera si rien n'est fait. Il revient à notre mission d'information de prendre le temps d'étudier différentes pistes d'amélioration de la condition étudiante et de faire des propositions. Il faudra réinterroger les politiques publiques et voir les points qui peuvent être perfectionnés. J'espère aussi que nous pourrons tirer les enseignements de cette crise... Celle-ci doit être l'occasion de réparer certaines difficultés.
Comme nous parlons de problématiques concrètes, je vous propose de nous pencher sur les ressources économiques et financières des étudiants, sur leur condition de vie - santé et logement -, et sur les échanges internationaux. Nous devrons avoir à l'esprit la grande diversité de leurs situations, en fonction du niveau d'études, du type d'établissement fréquenté et de la localisation de celui-ci.
Nous devrons aussi nous préoccuper de l'insertion professionnelle et de la capacité de nos filières d'enseignement supérieur à orienter le mieux possible les étudiants qui accèdent au marché du travail. Le décrochage, lié à un enseignement supérieur de masse, doit également nous alerter.
Nous procèderons à des auditions et tables rondes et irons à la rencontre des associations étudiantes. Nous prendrons aussi en compte l'action des collectivités territoriales, qui se sont saisies de la détresse étudiante avant même la survenance de la crise sanitaire, et dont l'action aujourd'hui est très importante.
Nous nous rendrons dans les universités, et pas seulement celles des grandes métropoles, en gardant à l'esprit qu'il existe de grandes disparités entre les établissements en termes de taille, de nombre de formations proposées et de capacité à accompagner. Nous aurons aussi des échanges avec des acteurs institutionnels incontournables : Conférence des présidents d'université, Conférence des grandes écoles, associations des professeurs des classes préparatoires et Fédération des établissements supérieurs d'intérêt collectif (Fesic).
Dès la semaine prochaine, nous entendrons l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE), dont les analyses et les enquêtes très précises permettent une vue d'ensemble de la situation des étudiants, à la fois dans le contexte lié à la crise et dans ses tendances de plus long terme, et de mieux comprendre l'ampleur du malaise étudiant actuel.
Ensuite, nous pourrons organiser des séquences thématiques, sur des sujets tels que la santé, le numérique, le logement ou les échanges internationaux.
Nous effectuerons régulièrement des bilans d'étape, afin de mieux orienter nos propositions.
Les sujets qui nous préoccupent sont également présents à l'esprit d'un certain nombre de nos collègues, comme le montrent la mission d'information sur la lutte contre la précarisation et la paupérisation d'une partie des Français, la mission d'information sur la politique en faveur de l'égalité des chances et de l'émancipation de la jeunesse, et la mission d'information destinée à évaluer les effets des mesures prises ou envisagées en matière de confinement ou de restriction d'activité. Notre mission vise un périmètre relativement précis, ce qui devrait nous permettre d'éviter autant que possible contradictions et chevauchements.