Intervention de Christian Klinger

Réunion du 23 mars 2021 à 14h30
Politique énergétique — Adoption d'une proposition de résolution

Photo de Christian KlingerChristian Klinger :

Ensuite, la fermeture de la centrale de Fessenheim est une faute économique et industrielle. Comme le dit le maire de Fessenheim, la centrale était un îlot de prospérité. La fermer a mis en difficulté 2 000 emplois directs et indirects, ainsi que les familles de ces salariés. Cela a occasionné des répercussions sur les sous-traitants et sur les commerçants, dont le chiffre d’affaires a évidemment baissé. Il y a aussi eu des répercussions pour les collectivités, avec le prélèvement par l’État de 3 millions d’euros au titre du fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), qui n’a pas été neutralisé.

Fermer Fessenheim a aussi eu des conséquences pour nos finances publiques. On a dû verser 400 millions d’euros à EDF pour sa fermeture, sans compter toutes les sommes à ajouter pour le manque à gagner ; le coût du démantèlement est évalué à 2 milliards d’euros.

Alors, monsieur le ministre, pourquoi fermer Fessenheim ? Était-ce parce que la centrale était la doyenne du parc, ou qu’elle était trop vieille ?

L’âge d’une centrale n’a rien à voir avec sa sûreté ; c’est d’ailleurs ce qu’indiquent les différents rapports. La centrale était sûre et rentable ; elle pouvait encore fonctionner durant plusieurs années, comme l’indique l’Autorité de sûreté nucléaire.

C’est là qu’intervient la troisième faute, qui laissera des traces sur notre territoire : fermer Fessenheim est une faute politique majeure, car cette fermeture relève d’un choix arbitraire, fait pour des raisons politiciennes.

Les Alsaciens ne sont pas dupes, non plus que les Français. Ils n’oublieront pas que Fessenheim a été sacrifiée pour quelques voix et un accord électoraliste entre le PS et les Verts en 2012.

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