Monsieur le secrétaire d’État, une étude publiée le mois dernier par l’Association des maires ruraux de France montre que les écarts en matière d’accès aux médecins généralistes ou spécialistes s’aggravent au détriment du monde rural.
Des régions entières enregistrent des baisses spectaculaires de leur densité globale en médecins généralistes. S’ensuit une concentration des médecins restants sur les principaux centres urbains. Cette situation a des conséquences graves, qui peuvent se résumer en un seul chiffre : une personne vivant en milieu rural a 2, 2 ans d’espérance de vie en moins qu’un habitant des villes !
Bien sûr, les facteurs d’explication se croisent, mais il apparaît aujourd’hui évident que le temps d’attente pour décrocher un rendez-vous et l’éloignement géographique des médecins participent de cette évolution, qui s’aggrave chaque année. Il n’y a donc plus d’« égalité », pour reprendre votre terme, monsieur le secrétaire d’État, face aux soins dans notre pays. C’est un phénomène gravissime car, derrière, c’est aussi des entreprises qui ne s’installent pas et des familles qui préfèrent quitter un territoire où l’offre de soins est défaillante.
Les déserts médicaux participent grandement du « désaménagement » du territoire ; ils exacerbent toutes les fractures territoriales et nourrissent la rancœur qui s’installe chez nos concitoyens face à ce qu’ils considèrent être une démission du politique.
La situation continue de se dégrader : des zones pourtant proches de grandes villes, ainsi que des régions attractives, se trouvent en difficulté. Même à Ancenis, à 40 kilomètres de Nantes, les élus assistent au départ de leurs médecins généralistes.
Monsieur le secrétaire d’État, il n’y a plus de place pour les discours lénifiants et les demi-mesures !
En écho aux propositions des réseaux de collectivités, envisagez-vous de vraies mesures non seulement incitatives, mais réellement contraignantes sur les installations, pour répondre enfin à ce qu’il convient d’appeler un scandale français ?