Monsieur le secrétaire d’État, l’aménagement du territoire fut d’abord un dirigisme et une planification étatique, puis un acte de décentralisation. Depuis plus de dix ans, une longue succession de renoncements, de demi-mesures de recentralisation, affirmées ou rampantes, se sont succédé, qui s’expliquent non seulement par les crises économiques successives ou par la métropolisation croissante, mais surtout par une réalité oubliée, que la crise sanitaire que nous traversons depuis un an est venue faire exploser.
Le Premier ministre a prononcé vingt-cinq fois le mot « territoires » dans son discours de politique générale ; pourtant, cela reste toujours une abstraction.
Ce que la crise est venue nous rappeler, c’est que la question qui se pose est non plus celle des territoires, mais celle des gens. Il y a des gens, des personnes, des individus qui sont en droit de disposer d’un cadre de vie, d’un niveau de services, d’infrastructures leur permettant de vivre librement et en sécurité, bien souvent dans une belle fraternité d’ailleurs.
De quoi les gens ordinaires qui vivent dans notre pays ont-ils besoin ? Je ne parle pas ici de ceux qui vivent dans les métropoles ou dans leurs banlieues, lesquelles concentrent depuis des années tant de moyens pour que, au final, rien, ou presque, ne soit réglé… Les gens qui vivent dans les territoires ont bien sûr besoin d’infrastructures, d’ingénierie, de mobilité, de réseaux à très haut débit, de règles d’urbanisme, de politique du logement, de relocalisation d’emplois ; mais ils ont surtout besoin de deux services essentiels : la santé et l’éducation, cela a été dit. Ces gens respectent les règles ; en retour, ils attendent qu’on les traite avec respect.
Dans le domaine de la santé, nous avons tous multiplié les actions visant à inciter des médecins généralistes à s’installer, à favoriser l’implantation de maisons de santé, l’accueil de stagiaires. Nous avons mis en place des aides financières, etc. Peut-on aller plus loin ? Monsieur le secrétaire d’État, seriez-vous prêt à soutenir une politique plus coercitive en matière d’installation post-internat sur les territoires en déficit ?