Monsieur le secrétaire d’État, vous êtes récemment venu en visite dans mon département, le Lot, plus particulièrement sur le vaste territoire de la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne. Si j’avais pu avoir un temps d’échanges avec vous, je vous aurais volontiers dit deux ou trois choses de ce territoire particulier, notamment que nous manquons de médecins, surtout de spécialistes.
Aménager le territoire, c’est garantir l’égalité d’accès aux soins, c’est-à-dire faire en sorte, par exemple, que toute Française puisse avoir accès à un gynécologue. Or, sur ce territoire de 48 000 habitants, il n’y en a qu’un seul ! La moyenne française étant de 17, 6 pour 100 000 habitants, il nous en faudrait 8 !
Vous pouvez sans peine imaginer les conséquences. Elles vont de l’attente pendant des mois pour l’obtention d’un rendez-vous au renoncement aux soins, en passant par le fait de sortir du département, pour aller par exemple en Corrèze, en Dordogne ou dans le Cantal, et de parcourir des kilomètres pour consulter un spécialiste. Est-ce satisfaisant ? Il en résulte notamment de graves manques dans le suivi de santé des femmes. Les déserts médicaux ne sont pas une vue de l’esprit ; ils sont une triste réalité.
L’Occitanie, région pourtant attractive, est passée en dix ans d’une situation de surdotation à une situation de sous-dotation en professionnels de santé. Alors que nous manquons de praticiens et que le nombre de seniors dépendants devrait augmenter de 60 % en cinq ans, 70 % de ces médecins partiront à la retraite d’ici à 2026. Or les jeunes médecins, et leur choix est parfaitement respectable, n’assurent pas toujours le même nombre de consultations.
Si l’on ne remplace que les départs à la retraite, la fracture sanitaire va continuer à s’accentuer. La formation des médecins est dispensée par les établissements publics d’enseignement supérieur et est quasiment gratuite. Le coût moyen de formation d’un étudiant en médecine est d’environ 150 000 euros. Pourtant, les praticiens continuent de s’installer dans des zones surdotées quand l’État et les collectivités territoriales investissent dans les territoires sous-dotés.
L’aménagement du territoire n’implique-t-il pas de répondre aux besoins des habitants, dont la santé n’est pas le moindre, et de faire en sorte de les satisfaire ? Où en est-on, par exemple, du déconventionnement ?