Alors que 79 % des Français vivent en ville, 80 % d’entre eux voudraient vivre à la campagne. Le confinement a encore accentué cette situation. En Loire-Atlantique, nous avons accueilli 200 000 personnes supplémentaires au mois de mars 2020.
Cela s’explique par la manière dont nous avons conçu l’aménagement du territoire depuis trente ans : aujourd’hui, 82 % des créations d’emploi se font dans les grandes métropoles ! Résultat : les Français vivent non pas là où ils le voudraient, mais le moins loin possible de leur lieu de travail ! Tout cela a des conséquences très fortes.
Il y a d’abord une fracture sociale. Les plus riches s’installent dans les centres-villes, près de leur travail, où ils vont à vélo. Les moins riches s’installent en périphérie, loin de leur travail, et ils y vont en voiture. Cela a été l’un des déclencheurs de la crise des « gilets jaunes ».
Il y a ensuite une fracture territoriale. Les villes sont de plus en plus bétonnées, embouteillées, tandis que les territoires ruraux sont de plus en plus isolés et abandonnés. On ferme des classes, des services postaux, des guichets… Personne ne s’y retrouve.
Face à cela, soit on continue avec le « tout-métropole », soit on fait en sorte que nos villes redeviennent des locomotives, et non des aspirateurs ! Pour cela, il faut créer des emplois, faire venir des habitants et s’appuyer sur une démarche raisonnée de développement de nos transports en commun et de nos infrastructures numériques. Je pense évidemment en particulier à la fibre optique.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de plaider pour « la petite maison dans la prairie » ou l’étalement urbain, mais d’accompagner une démarche raisonnée de développement de nos villes moyennes et de nos centres-bourgs.
Monsieur le secrétaire d’État, êtes-vous prêt à prendre ce tournant ? Les Français vous le demandent, ils aspirent à des communautés plus réduites, plus humaines, à plus petite échelle ; notre société est fragile, la violence augmente partout, l’aménagement du territoire est un vrai levier pour lui redonner un peu de cohésion.