Madame la sénatrice, vous embrassez un sujet assez large, relatif à la dualité entre métropole et ruralité. Comme je l’ai indiqué dans mon intervention liminaire, ce sont deux espaces que je considère comme complémentaires et que je ne veux pas opposer par principe. Cela serait, à mon sens, une erreur tragique pour ce pays.
Il est vrai que les espaces urbains sont parfois plus agréables à vivre dans d’autres pays de l’Union européenne. Les villes n’ont pas été conçues de la même façon en Allemagne et en France, par exemple. Je ne peux pourtant pas réparer ce qui a été fait chez nous pendant des années tandis que, dans le même temps, nos voisins allemands ceinturaient leurs agglomérations de couloirs circulaires verts.
Vous soulignez un défi posé à la politique d’aménagement du territoire : les emplois sont concentrés dans les villes alors que les Français préfèrent vivre à la campagne où, pour autant, leurs exigences peuvent être encore supérieures à celles qu’elles sont en ville. Lorsque j’étais maire d’une commune rurale, on m’avait ainsi demandé que les crèches soient ouvertes jusqu’à vingt heures ou vingt et une heures. Il m’était difficile de répondre à cela !
Il ne faut pas non plus idéaliser la campagne ; j’ai habité à la montagne, mais je n’ai jamais rencontré Heidi dans la rue…