Monsieur le sénateur Jacques Fernique, je connais votre intérêt pour cette problématique, puisque vous êtes membre de la mission d’information relative au transport de marchandises face aux impératifs environnementaux.
La transition énergétique du transport maritime va nécessiter des coopérations internationales, mais aussi public-privé intersectorielles qui dépassent le seul cadre du shipping pour inclure les ports, les fournisseurs d’énergie, les transporteurs, les distributeurs de carburant et bien d’autres acteurs de cet écosystème.
De nombreuses coopérations industrielles voient le jour – et il faut s’en féliciter –, telles que le Cluster maritime français (CMF) qui crée une dynamique très propice en la matière.
Au niveau national, mon ministère porte la charte Sails qui vise à limiter l’utilisation des carburants à fort taux de soufre, mais aussi à adapter la navigation dans les aires marines protégées et à sensibiliser les passagers au respect de l’environnement. Aujourd’hui, 14 compagnies ont déjà signé ces engagements.
Le Gouvernement finalise actuellement un rapport qui sera remis au Parlement sur la décarbonation et la réduction des émissions polluantes dans le transport maritime. Par ailleurs, dans un récent rapport sur la propulsion vélique, Franck Cammas propose des pistes extrêmement intéressantes. Nous suivons ces projets de très près.
En effet, il pourrait en découler, au niveau national, des actions de coopération industrielle ciblant notamment les flottes purement domestiques, et au niveau international, des actions ciblant les lignes internationales, qui sont d’ailleurs relativement protégées de la concurrence internationale et dont les liaisons, du fait de leurs caractéristiques, notamment la durée limitée des rotations, pourraient s’avérer propices au développement de solutions technologiques.
Vous avez évoqué la création d’un fonds maritime vert. C’est l’un des sujets qui seront débattus dans le cadre du Fontenoy du Maritime. Un tel fonds pourrait ainsi voir le jour à l’issue de nos travaux, c’est-à-dire en avril-mai, pour être concrétisé en juin.