Intervention de Catherine Fournier

Réunion du 23 mars 2021 à 14h30
Avenir des entreprises assurant les liaisons trans-manche — Débat interactif

Photo de Catherine FournierCatherine Fournier :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les entreprises du trans-Manche sont aujourd’hui victimes d’une situation exceptionnelle à double titre, du fait du Brexit et de la mise en place de mesures sanitaires strictes à la frontière du Royaume-Uni.

Dans le Pas-de-Calais, les entreprises privées assurant la liaison trans-Manche emploient plus de 10 000 personnes, et bien davantage à l’échelon national. Aujourd’hui, ces entreprises souffrent.

Elles souffrent du Brexit qui a réduit le marché des échanges de 27 % et nécessité des investissements qui se chiffrent en dizaines de millions d’euros. Comme l’a rappelé Mme la ministre, Eurotunnel a investi 48 millions d’euros afin de réaliser des infrastructures imposées par le Gouvernement.

Elles souffrent aussi de la covid qui a conduit à fermer la frontière de la Grande-Bretagne plus que toutes les autres, comme pour sanctionner une nouvelle fois les Britanniques de leur départ de l’Union européenne, alors que finalement, c’est nous qui souffrons.

Certaines entreprises ont déjà présenté leur plan de licenciements ; d’autres, comme Eurotunnel, cherchent à maintenir l’emploi en attendant une réponse gouvernementale à la hauteur des enjeux.

De plus, dans la continuité de l’accord Brexit, il est impératif de contrôler l’effectivité du protocole nord-irlandais repoussé unilatéralement au mois d’octobre 2021, ce qui détourne la frontière et constitue une concurrence déloyale inacceptable à l’entrée du territoire européen. Il est très important que le Gouvernement établisse un dialogue constructif et direct avec le Royaume-Uni.

Pour la suite, des propositions concrètes existent : un véritable plan de relance des entreprises du trans-Manche, et plus largement, des emplois logistiques et touristiques de la façade Manche-Mer du Nord ; la mise en place du duty free pour le tunnel et les ports, qui ne dépend plus que de l’autorisation du Gouvernement car la Commission n’a pas émis d’objection ; la simplification des conditions de voyage vers la France pour les Britanniques vaccinés ; le redémarrage du trafic Eurostar par le soutien de l’État avec, en contrepartie, des arrêts à Calais-Fréthun, nouvelle porte d’entrée de l’Union européenne. Qu’attendons-nous encore pour mettre en place ces mesures de bon sens ?

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