Madame la ministre, le Brexit est une opportunité ! Aussi incroyable que ce soit, après plus de quatre années de négociations complexes, ces mots sont parfois prononcés dans les Hauts-de-France dès que l’on approche le port de Dunkerque et son écosystème.
Le territoire dunkerquois a compris très tôt l’importance qu’allait revêtir le départ des Britanniques sur la relation trans-Manche et l’économie en résultant. J’ai eu de nombreux échanges avec les acteurs de terrain, particulièrement les autorités portuaires et les entreprises. La préparation du Brexit a été très bien organisée. Je salue la capacité d’adaptation et la réactivité dont chacun a su faire preuve. Les services de l’État, notamment douaniers, ont mis en place un accompagnement efficace.
Le port de Dunkerque a transformé son activité, réorganisé sa distribution et anticipé tous les cas de figure. L’annonce de l’accord de commerce et de coopération fut, tout de même, un soulagement pour nos entreprises.
Le port a saisi les opportunités qui s’offraient à lui, et il devrait prendre prochainement la place de premier port européen pour le trafic avec l’Irlande. Pour l’instant, la connexion avec Douvres n’est pas endommagée. C’est la conséquence des réserves que les Anglais ont accumulées à la fin de l’année dernière et de la chute du trafic due à la pandémie de covid-19.
Bien sûr, certains effets négatifs devront être contrés ! Je pense notamment aux difficultés qui pourraient menacer la fluidité de circulation sur l’autoroute A16, ce qui inquiète les transporteurs de la région. Je pense aussi à de possibles dérives dans les années à venir. Nos entrepreneurs restent vigilants et demandent à disposer de moyens d’alerte pour pouvoir réagir si l’accord était bafoué, particulièrement en cas de concurrence déloyale.
L’Europe doit pouvoir se défendre et rester unie. À cet égard, la flexibilité importante des ports belges ou encore hollandais, tout comme la création de ports francs en Angleterre, ne peuvent que nous interpeller.
Madame la ministre, quelle est votre position quant à la création de zones économiques spéciales (ZES) dans le port de Dunkerque et sur son littoral, suggérée par le député du Nord, Paul Christophe ?
Ces ZES ont pour objectif majeur de favoriser une fiscalité du territoire avantageuse en matière d’emploi, ce qui permettra de réindustrialiser les ports en renforçant leur attractivité. L’avenir des entreprises qui assurent les liaisons trans-Manche en dépend.