Monsieur le sénateur Philippe Paul, je ne reviendrai pas sur l’ensemble des aides de droit commun qui ont été apportées à Brittany Ferries, car votre question porte surtout sur les moyens d’accompagner davantage l’entreprise.
Le Gouvernement est déterminé à soutenir cette compagnie qui souffre à la fois du Brexit et de la crise sanitaire. Alors qu’elle a connu des jours meilleurs en 2018 et 2019, elle a été mise à rude épreuve en 2020 et 2021, et il n’est pas besoin de rappeler les chiffres que vous avez déjà mentionnés.
En revanche, l’activité de fret se maintient avec des perspectives favorables pour 2021, car le Brexit n’a pas mis fin aux besoins de trafic entre le Royaume-Uni et la France. L’armateur prévoit de reprendre un certain nombre de liaisons à partir du mois de mai 2021, si la situation sanitaire le permet.
Quant aux premiers versements correspondant au net wage annoncés par le Premier ministre, ils devraient intervenir au mois de mai prochain, date à laquelle nous devrions être opérationnels.
La compagnie a lancé un plan de réduction de dépenses, notamment par l’optimisation des effectifs. Nous avons veillé à ce qu’il n’y ait aucun licenciement, car l’emploi reste au cœur de toutes nos actions.
Compte tenu de l’importance des recrutements effectués par la compagnie dans les régions Bretagne et Normandie, un comité interministériel de restructuration industrielle a formulé plusieurs demandes auprès de la Commission européenne, dont un accord d’activité partielle de longue durée pour 19 millions d’euros, le refinancement de 80 % du PGE par un prêt de longue durée, un PGE sur seize ans de 50 millions d’euros, l’abandon des créances Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour 10 millions d’euros et des subventions de portage pour 20 millions d’euros. Telles sont les propositions que nous avons faites à la Commission européenne.