Un salarié de Sanofi m'a dit : « Il y a vingt ans, j'étais fier d'entrer à Sanofi parce que je participais au soin des malades, aujourd'hui je participe à engraisser les actionnaires. » Loin de moi de faire du Sanofi bashing, mais nous avons, en tant que politiques, de quoi poser des questions quand Sanofi reçoit 1,5 milliard d'euros de CIR, que Sanofi France réalise 80 % de son chiffre d'affaires via les remboursements de la sécurité sociale, mais que les milliards dépensés n'empêchent pas les emplois de disparaître. Un autre salarié m'a dit ne pas être étonné que Sanofi n'ait pas trouvé le vaccin, après tant d'emplois supprimés en R&D... Nous posons donc des questions, elles sont très partagées par les Français, quand Sanofi, en pleine crise, distribue 4 milliards de dividendes, bloque les salaires depuis des années, mais ne trouve pas le vaccin... D'autres choix sont possibles, nous défendons un pôle public du médicament, il y aurait aussi la possibilité de nationaliser Sanofi... Car quelle est la priorité, entre soigner des malades ou engraisser des actionnaires ? Pourquoi envisagez-vous d'arrêter de produire 200 à 300 médicaments peu rentables, pour vous concentrer surtout sur ceux qui le sont ? Le Président de la République lui-même avait posé la question il y a un an ; nous pensons pour notre part que la santé est un bien public, non marchand, et qu'il faut à ce titre la sortir du secteur marchand, au bénéfice de la santé de tous.