Intervention de Laurence Cohen

Commission des affaires économiques — Réunion du 17 mars 2021 à 8h35
Audition en commun avec la commission des affaires sociales de M. Olivier Bogillot président de sanofi france

Photo de Laurence CohenLaurence Cohen :

Sanofi est l'entreprise du CAC 40 qui a fait le plus de bénéfices en 2020, alors qu'elle avait fermé son site de sécurité du médicament d'Alfortville en 2019, et qu'elle annonce la fermeture de son site de R&D de Strasbourg l'an prochain ; en 2008, Sanofi comptait 6 000 salariés sur 11 sites, il y avait moitié moins de salariés fin 2020, sur quatre sites seulement.

Vous dites que les départs se déroulent dans les meilleures conditions, mais vous avez utilisé deux projets de rupture conventionnelle, pour 523 départs, une procédure bien moins favorable qu'un plan de licenciement. N'y a-t-il pas une relation de cause à effet entre cette politique qui supprime 60 % des postes de chimie en France, et l'abandon des capacités de recherche interne en petites molécules, pour consacrer les ressources de R&D dans l'intégration et le développement de molécules trouvées par d'autres, principalement des start-up partenaires ou rachetées ? Comment relocaliser la fabrication de principes actifs en France, alors que six usines vont intégrer Euroapi, une société dont Sanofi ne détiendra que 30 % des parts ? N'est-ce pas une occasion pour délocaliser ?

Il y a vingt ans, Sanofi faisait partie des 39 entreprises qui avaient refusé de poursuivre le gouvernement sud-africain pour la production de génériques dans le traitement du sida : pourquoi, aujourd'hui, votre entreprise refuse-t-elle la levée des brevets sur les vaccins anti-covid ? Cela faciliterait grandement leur diffusion. J'en profite pour vous remettre la proposition de loi de mon groupe pour la création d'un pôle public du médicament et des dispositifs médicaux.

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