Stephanie Kelton, dans son ouvrage Le mythe du déficit, estime que la dette publique n'est pas un fardeau, c'est de l'argent mis par l'État dans la poche des gens et des entreprises - auxquels j'ajouterai les financiers et les spéculateurs - et qui n'est pas récupéré par l'impôt.
L'ouvrage questionne les paradigmes les mieux ancrés et vise à trouver des solutions et des ressources au regard des transitions que nous avons à financer.
Je m'interroge sur l'idée d'une instance indépendante chargée de juger de la bonne gestion budgétaire. Au contraire, alors que nous avons perdu un certain nombre de repères avec la crise actuelle, nous devons nous interroger sur les nouvelles voies qui pourraient nous permettre de poursuivre les transitions dans lesquelles nous sommes engagés. En matière de gestion et stratégie budgétaire, le Parlement doit être le seul à fixer les orientations.
Sur la gestion de la dette, vous avez évoqué les perspectives en matière de dépenses, mais je pense également que les recettes sont essentielles. Selon vous, quels financements doivent être mobilisés ? On peut penser à la fiscalisation d'activités qui n'apportent pas une contribution suffisante à notre société. La justice fiscale est un élément indispensable d'acceptation des politiques publiques.
Le dernier point que je souhaite évoquer concerne les règles européennes de déficit. Existe-t-il un fondement scientifique aux ratios existants et, si ceux-ci doivent être modifiés, sur quels fondements ?