Monsieur le sénateur Thani Mohamed Soilihi, vous avez commencé par l’essentiel : je m’associe à l’hommage que vous rendez aux dizaines de milliers de familles endeuillées et aux soignants mobilisés depuis maintenant plus d’un an face à cette crise qui met notre système de santé à l’épreuve. Nous saluons de nouveau leur dévouement, ainsi que la résilience, que vous avez évoquée, de l’ensemble de nos compatriotes.
Face à cette situation changeante, le Gouvernement adapte sa stratégie en concertation avec l’ensemble des acteurs, notamment les élus locaux, avec pour seul objectif de rester le plus efficace dans cette lutte contre l’épidémie et de prendre les bonnes dispositions au bon moment.
Vous avez justement noté que ces mesures sont de plus en plus territorialisées, car si le taux d’incidence et la pression hospitalière sont très élevés à certains endroits du territoire – je pense évidemment à l’Île-de-France et aux Hauts-de-France –, ce n’est heureusement pas le cas dans toutes nos régions.
Nous avons choisi de prendre des mesures de freinage fortes dans seize départements à ce stade. Elles seront peut-être étendues – le Premier ministre y reviendra éventuellement tout à l’heure – à d’autres départements où la situation est critique. Les quatre semaines pour lesquelles ont été décidées ces mesures sont déterminantes, nous le savons tous.
Ces mesures s’articulent à l’effort de vaccination que nous souhaitons tous voir s’intensifier. Les vaccins sont le principal espoir de sortie de crise. Nous le répétons sans cesse : il faut vacciner et il faut se faire vacciner.
Cela vaut pour l’outre-mer, évidemment, et cela vaut pour Mayotte, où 75 % des doses livrées ont été inoculées. Il faut néanmoins accélérer. La mobilisation de tous doit être totale, notamment celle des élus locaux. Je salue d’ailleurs votre engagement, monsieur le sénateur, à cet égard.
Nos objectifs restent inchangés : vacciner 10 millions de Français à la mi-avril et 20 millions à la mi-mai. Le Président de la République, pour ce faire, a annoncé hier, vous l’avez entendu, que dès samedi prochain la vaccination sera élargie aux plus de 70 ans sans comorbidités.
Pour n’oublier personne, l’assurance maladie appellera tous les plus de 75 ans qui ne sont pas encore vaccinés afin de leur proposer un créneau. Des campagnes de vaccination ciblée seront enfin bientôt lancées, en lien avec l’arrivée des nouvelles doses, puisque, évidemment, tout dépend de la disponibilité et de l’arrivée des vaccins.
Je pense également à l’ouverture rapide de trente-cinq vaccinodromes. Une concertation a lieu en ce moment avec les élus locaux pour déterminer les lieux et la répartition de ces centres, ce qui permettra d’optimiser à la fois l’attribution des doses, dont les arrivées vont augmenter à compter de la mi-avril, notamment dans les outre-mer, et la façon dont les professionnels de santé seront mobilisés.
Enfin, comme vous le savez, nous allons également mobiliser l’armée pour accélérer cette phase de vaccination.