Madame la sénatrice Claudine Lepage, comme l’ont indiqué Jean-Yves Le Drian, Elisabeth Moreno et Clément Beaune samedi dernier, avec beaucoup de force, ainsi que les ministres des affaires étrangères de l’Union européennne lors du Conseil des affaires étrangères de lundi dernier, nous déplorons la décision des autorités turques de se retirer de la convention du Conseil de l’Europe dite « d’Istanbul », relative à la lutte contre les violences faites aux femmes.
Vous l’avez dit avec beaucoup de justesse, madame la sénatrice, ce retrait affectera particulièrement et en tout premier lieu les femmes turques, auxquelles la France a exprimé toute sa solidarité, alors même que, comme vous l’avez rappelé, ce pays connaît un grand nombre de féminicides, d’ailleurs en forte augmentation.
Cette décision est d’autant plus regrettable que la convention d’Istanbul représente l’instrument international le plus abouti en matière de prévention et de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et, plus largement, contre les violences faites aux femmes.
La France rappelle à ce titre qu’elle continuera de promouvoir et d’encourager l’universalisation de la convention d’Istanbul. La lutte contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles demeure au cœur de nos priorités de politique étrangère.
En outre, cette décision marque de nouveau une régression en matière de respect des droits de l’homme en Turquie, qui est d’autant plus symbolique que ce pays avait été le premier pays à ratifier la convention en 2011.
D’une façon générale, nous restons très vigilants sur la situation des droits de l’homme et du système judiciaire en Turquie. Les autorités turques ne peuvent pas dire vouloir se rapprocher de l’Union européenne et, en même temps, s’en éloigner sur le plan de l’État de droit et du respect des libertés fondamentales.
À n’en pas douter, ce sujet sera évoqué demain ou après-demain par le Conseil européen.