Monsieur le ministre, le Gouvernement a voulu faire piloter à l’échelon local le plan de relance de l’économie par des hauts fonctionnaires dédiés spécialement à cette entreprise.
Une trentaine de sous-préfets ont ainsi été nommés auprès des préfectures de département ou de région. Ils sont censés s’assurer que les fonds du plan de relance sont acheminés vers les bons acteurs sur le terrain pour que les appels à projets soient utilisés à bon escient sans favoriser les grands groupes et les plus puissantes collectivités.
Monsieur le ministre, vous connaissez les critiques dont ces sous-préfets à la relance font l’objet. Je souhaite que vous éclairiez le Sénat sur plusieurs aspects.
Tout d’abord, que répondez-vous à la remarque selon laquelle ces postes sont redondants avec d’autres postes déjà chargés du développement économique ? Le risque d’un court-circuitage du travail actuel des préfets et sous-préfets est réel, sans compter que les collectivités territoriales restent méfiantes envers ce qu’elles considèrent comme un jacobinisme déguisé.
Par ailleurs, le choix du Gouvernement est celui d’une diversification des profils. Cette initiative est destinée à ne pas réserver le pilotage de la relance au corps préfectoral. Reste que nombre de ces sous-préfets, dont la moyenne d’âge est de 30 ans, ont délibérément été recrutés dans des secteurs trop éloignés des problématiques économiques. Comme ils arrivent dans des dispositifs existants, il est à craindre que beaucoup de temps ne soit perdu dans l’apprentissage des réseaux économiques et dans la connaissance des entreprises sur le terrain. Certains viennent du secteur privé, mais leur carrière s’est faite dans de très grandes entreprises, par exemple dans le domaine de la communication.
On aurait pu s’attendre à ce qu’une telle démarche de diversification des profils conduise plutôt au recrutement de professionnels des secteurs de l’économie productive les plus durement touchés par la crise.
Monsieur le ministre, pourriez-vous dresser le bilan du recrutement de ces sous-préfets à la relance et nous éclairer sur la plus-value que vous estimez avoir apportée à nos territoires en créant cette fonction supplémentaire ?