Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, la position de l’État sur Veolia et Suez a été constante : nous souhaitons que cette opération se fasse dans un cadre amiable, nous refusons que le conflit l’emporte sur le dialogue et nous refusons la guerre de tous contre tous, qui ne fera que des perdants.
Pour répondre à la question de Patrick Kanner, l’État a fixé des conditions pour décider de soutenir ou non la cession par Engie de sa participation dans Suez à Veolia, puisque l’État est actionnaire – actionnaire minoritaire, je le rappelle – d’Engie : la pérennité de l’emploi – sujet évidemment majeur –, la logique industrielle, la préservation d’une offre concurrentielle, essentielle pour les collectivités locales auxquelles vous êtes particulièrement attachés, l’intérêt patrimonial, l’État étant actionnaire d’Engie.
Veolia a pris un certain nombre d’engagements sur ces points, notamment sur l’emploi, sur l’investissement et sur le maintien de la recherche et du développement en France. J’ai toutefois toujours été très clair sur le fait que cette opération devait être amicale, c’est-à-dire acceptée par le conseil d’administration de Suez et par l’ensemble des parties prenantes.
Dans cette affaire, monsieur le sénateur, j’ai pris mes responsabilités. Dès lors que cette offre n’était pas acceptée par le conseil d’administration de Suez, j’ai demandé que le représentant de l’État au conseil d’administration (CA) d’Engie vote contre la cession des participations d’Engie dans Suez. Nous n’avons pas été suivis par le reste du conseil d’administration ; j’ai dit que je le regrettais, mais je rappelle que nous ne sommes pas majoritaires.
Cela pose d’ailleurs un certain nombre de questions sur la participation de l’État dans certaines entreprises, puisqu’il se retrouve finalement juge et partie.