Intervention de Sophie Primas

Réunion du 25 mars 2021 à 14h30
Veolia-suez : quel rôle doit jouer l'état stratège pour protéger notre patrimoine industriel — Débat interactif

Photo de Sophie PrimasSophie Primas :

Monsieur le ministre, quelques mots, tout de même, sur le lait renversé : je ne veux pas et je ne peux pas croire un instant que, dans les dernières années, le sort de Veolia et de Suez, deux pépites françaises de surface mondiale, fussent-elles des entreprises privées, ait été indifférent aux différents Présidents de la République, conseillers économiques ou gouvernements.

Que penser ? Que le Gouvernement ne nous a pas fait part des orientations définies qu’il souhaitait pour ces deux groupes ? Pire, que l’État n’a pas su jouer son rôle et insister auprès de Veolia et, comme l’a dit Patrick Kanner, auprès d’Engie, pour permettre l’émergence d’offres alternatives ?

La précipitation des acteurs et la contradiction apparente au sein même de l’État n’ont pas permis de prendre ce recul. Quelle destruction de valeur en seulement quelques semaines !

Aujourd’hui, les lignes bougent et, en creux, une négociation semble s’amorcer, peut-être sur votre initiative d’ailleurs, monsieur le ministre, autour de deux projets qui ont émergé ces derniers jours. Toutefois, le Sénat craint qu’amputer Suez de ses activités à l’international, comme le prévoit pour le moment l’offre de Veolia, ne prive l’entreprise de son potentiel d’innovation dans le futur, à son détriment et au détriment des collectivités territoriales.

Votre politique étant de permettre l’investissement, l’investissement et l’investissement, vous l’avez rappelé, monsieur le ministre, vous devez jouer un rôle dans ces négociations. Il s’agit en effet de protéger la compétitivité dans des services stratégiques, ceux de l’environnement.

Monsieur le ministre, on ne peut pas convoquer la Convention citoyenne pour le climat, on ne peut pas produire un projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets et accepter un bazar pareil entre deux entreprises majeures stratégiques de l’environnement.

C’est donc maintenant qu’il faut agir. Il existe encore une fenêtre d’opportunité jusqu’au 20 avril prochain, qui permet une médiation de l’État. Comment vos services sont-ils mobilisés pour faire aboutir une solution concertée, ambitieuse et pérenne ? Vous avez raison, l’important, c’est la vision que nous partageons sur ces services fondamentaux de l’environnement.

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