Monsieur le sénateur, j’estime que peu de gouvernements se sont autant employés à protéger notre industrie et nos grandes entreprises industrielles.
Quand la grande aciérie d’Ascoval, équipée d’un four électrique, était menacée de fermeture, je me suis battu pendant plus de deux ans pour trouver des repreneurs. Dieu sait que nous avons vécu un vrai parcours de montagnes russes, avec des espoirs, des déceptions. Au bout du compte, nous avons sauvé l’aciérie d’Ascoval et ses 300 emplois.
Lorsque le groupe qui a repris Ascoval, mais aussi l’usine d’Hayange et d’autres entreprises de l’aciérie en France, s’est trouvé confronté à des difficultés financières, nous avons débloqué lundi dernier 20 millions d’euros de prêts pour permettre à Ascoval de poursuivre son activité.
Nous sommes intervenus pour favoriser le rapprochement entre Alstom et Bombardier, qui permet de créer un leader dans le domaine de l’industrie ferroviaire.
Je n’ai pas hésité – cela peut pourtant paraître surprenant de ma part – à nationaliser les Chantiers de l’Atlantique. Nous avons renoncé au rapprochement avec Fincantieri, de concert avec notre partenaire italien, parce que nous estimions que les conditions n’étaient plus remplies.
Lorsque l’acteur canadien Couche-Tard – tout à fait respectable par ailleurs – a voulu racheter Carrefour dans une opération qui m’a semblé précipitée, je m’y suis opposé. Je constate aujourd’hui avec satisfaction que Carrefour n’était pas en si mauvaise posture puisque le groupe, dont je félicite la direction, vient de réaliser une opération tout à fait admirable de rachat d’actifs au Brésil. C’est bien la preuve qu’il n’y avait aucune raison de céder ce géant de la distribution qui est aussi le premier employeur privé français.
J’estime que nous intervenons à bon escient pour protéger sans relâche les intérêts stratégiques industriels de la nation française. Je tiens à indiquer clairement que je n’hésiterai pas continuer à le faire.