Pour ma part, je ne le pouvais pas, et c’est pourquoi j’ai manifesté mon refus.
Par ailleurs, croyez-vous que les États-Unis accepteraient que l’un de leurs premiers employeurs privés tels que Walmart soit racheté par un grand distributeur français sans coup férir ? Ce ne serait probablement pas le cas.
Enfin, n’estimez-vous pas préférable de faire respecter les procédures telles qu’elles ont été définies par vous-même, c’est-à-dire par le législateur ? Nous avons élargi ensemble le champ d’application du décret relatif aux investissements étrangers en France, si bien que toutes les entreprises qui souhaitent investir en France dans une technologie sensible ou une activité critique doivent d’abord s’assurer auprès de l’État français que cet investissement est le bienvenu. Ce sont les 275 procédures que j’évoquai précédemment.
Dès lors qu’un groupe s’affranchit des procédures que vous-mêmes, législateurs, avez définies, ma responsabilité de ministre de l’économie et des finances est de dire non à son investissement. Protéger n’est pas un gros mot.
Par ailleurs, comme je l’ai déjà indiqué, Carrefour a montré ses capacités de rebond au travers de l’opération que le groupe vient de lancer au Brésil. J’en félicite la direction et les salariés de Carrefour, car c’est bien la preuve que ce groupe a su se réinventer et innover au cours des derniers mois.