Monsieur le ministre, depuis sept mois maintenant, le capitalisme à la française se déchire par médias interposés et devant les tribunaux. Depuis sept mois maintenant, les salariés de Suez et de Veolia sont inquiets pour leur avenir. Depuis sept mois maintenant, les collectivités qui doivent renouveler leur contrat s’interrogent. Depuis sept mois maintenant, l’image des deux champions français s’abîme sur la scène internationale. Depuis sept mois, finalement, seuls les banquiers d’affaires et les avocats se frottent les mains.
Il faut désormais sortir de cette crise collectivement. C’est pourquoi, cet après-midi, je vous propose modestement une solution de sortie de crise : demandons aux salariés de Suez, via leur intersyndicale, de construire et de soumettre publiquement un cahier des charges aux actionnaires actuels et futurs.
Ce cahier des charges porterait notamment sur les garanties sociales et sur les effectifs ; sur la participation des salariés au capital de l’entreprise ; sur l’investissement dans les activités et dans les métiers de demain ; sur la présence d’actifs en France et à l’international permettant d’assurer la pérennité et le développement du futur groupe Suez ; sur les activités sur tout le territoire, le partenariat avec les collectivités et le service aux usagers ; et enfin, sur la création d’une fiducie garantissant la tenue des engagements.
Cette démarche publique tournée vers l’avenir serait garantie par le Parlement et par l’État. Monsieur le ministre, êtes-vous prêt à soutenir publiquement cette démarche d’élaboration d’un cahier des charges et de rassemblement ?