Intervention de Véronique Besse

Délégation aux Collectivités territoriales et à la décentralisation — Réunion du 11 mars 2021 à 9h30
Table ronde relative aux « initiatives des territoires en matière de santé » avec la participation de m. frédéric valletoux président de la fédération hospitalière de france maire de fontainebleau ; mme véronique besse et m. frédéric chéreau co-présidents de la commission santé de l'association des maires de france ; m. olivier renaudie professeur de droit public à l'université paris 1

Véronique Besse, co-présidente de la commission Santé de l'Association des Maires de France :

Merci d'avoir associé l'AMF, au sein de laquelle nous co-présidons la commission santé, à vos travaux très importants. Je suis maire des Herbiers, commune de 16 000 habitants en Vendée, et présidente de la communauté de commune du pays des Herbiers. Je rejoins les propos du professeur Renaudie quant aux difficultés que nous rencontrons sur le terrain. L'échelon local me semble pertinent pour tout ce qui touche à la santé. La crise actuelle nous montre que les maires appliquent les décisions du gouvernement dans l'urgence, et dans une certaine cacophonie. Souvent, nous recevons des circulaires à 18 heures le vendredi pour une application dans les écoles le lundi matin. Je pense que nous sommes de bons soldats. Personne ne se préoccupe pourtant de nos difficultés pour mettre ces mesures en oeuvre sur le terrain.

Durant la crise sanitaire, nous avons connu les problèmes de masques, de tests, et désormais celui des vaccins. Ma commune, comme beaucoup d'autres, dispose d'un centre de vaccination. Ce n'est pas simple. Le maire se trouvant au bout de la chaîne pour tous les problèmes de santé, il se doit de répondre à ses concitoyens, dans une certaine proximité.

L'échelon local est adapté à la santé, pour plus de proximité, puisque nous connaissons nos territoires, de réactivité - nous connaissons les lourdeurs administratives -, de bon sens. Parfois, les textes législatifs traitent tout le monde de la même façon. Prenons d'exemple de la fermeture des commerces non essentiels. La petite rue commerçante de ma commune est traitée de la même manière que les Champs-Élysées. Cela manque un peu de bon sens. Les maires et les présidents de métropoles et d'intercommunalités, avec leurs équipes, sont tout à fait aptes à innover, notamment dans le domaine de la santé. Nous demandons, en tant que maires, beaucoup plus de liberté. Nous sommes des élus responsables, et savons ce qui est bon pour nos territoires. Nous manquons aujourd'hui de liberté, en particulier en termes de santé.

Vous avez soulevé le problème des ARS, que nous développerons peut-être tout à l'heure. J'ai le sentiment, pour les côtoyer régulièrement, que nous sommes écoutés, mais pas entendus. Nous émettons des propositions et sommes parfois en colère, sans que rien ne change. Je souhaite que le préfet, dans les départements, ait beaucoup plus de latitude vis-à-vis de l'ARS. Leur couple ne fonctionne pas, en tout cas pas chez moi.

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