Lorsque j'étais maire de Digoin, commune de 8 000 habitants ayant vu ses médecins disparaître en quelques mois, l'ARS et l'ordre des médecins sollicités par les digoinais n'ayant plus de médecin traitant ont renvoyé ces patients vers une autre commune. Dans l'actuelle répartition des compétences, l'État est responsable des politiques de santé. Lorsqu'il est défaillant, comment engager sa responsabilité ? Cela permet-il aux acteurs locaux d'intervenir ? Le conseil départemental de Saône-et-Loire vient de lancer un centre départemental de santé salariant des médecins généralistes, et bientôt des médecins spécialistes, au motif qu'il n'y avait plus de médecin traitant ou coordonnateur dans un certain nombre d'EHPAD sous sa responsabilité.
Je terminerai mon propos sur une réflexion un peu provocatrice. Ayant vécu cette situation de pénurie sur le terrain, je me demande si nous ne nous trompons pas de solution. Au lieu de nous interroger sur le meilleur échelon pour gérer cette pénurie, ne devrions-nous pas nous considérer qu'il faut désormais organiser un concours de médecin généraliste avec obligation d'installation ? Nous avons vu naître ces propositions dans les années 2020. Il nous était répondu à l'époque qu'il ne fallait pas aller dans cette direction car former les professionnels nous demanderait trop de temps.