Le PGE a été contracté à hauteur de 25 % du chiffre d'affaires par les entreprises. Or ce prêt doit être remboursé en cinq ans, sachant que la rentabilité moyenne des entreprises est de l'ordre de 2 à 3 %. J'ai posé la question au ministre, avec lequel nous rencontrions hier la Fédération française des banques. Je souhaitais attirer leur attention sur le fait que tout est écrit pour conduire l'entreprise à la catastrophe, puisqu'un remboursement sur cinq ans nécessitera 5 % de rentabilité, tandis qu'un remboursement sur quatre ans en nécessitera 6,5 %. Je suis surpris que ce sujet ne soit adressé que maintenant. La Fédération française des banques indiquait hier que les secteurs très touchés par la crise venaient seulement d'être identifiés. Sont concernés l'hôtellerie, les restaurants et l'évènementiel, tandis que les autres entreprises ont bien traversé l'année 2020.
Sur quels critères allez-vous définir la survie des entreprises qui sont aujourd'hui condamnées ? Nous avons posé cette question à la FFB, et attendons des réponses très précises.
En second lieu, vous évoquez une grande disponibilité de l'argent public. Je trouve donc dommageable qu'aucun fléchage ne soit fait en direction de ces entreprises en grande difficulté. Les financements d'investissements au bénéfice d'entreprises non touchées par la crise font-ils l'objet d'un business plan étudié ? Des contreparties sont-elles demandées aux entreprises ? Si les règles ne sont pas respectées, l'argent public pourra-t-il être récupéré ? Je suis sidéré de constater que nous n'avons pas de réserves. Nous avons l'impression que la France est riche, mais elle ne l'est en réalité que par la dette qu'elle contracte. Nous, chefs d'entreprise, devrons donc être conscients que comme les ménages, nous devrons rembourser cette dette. Par conséquent, la clairvoyance sera-t-elle un jour de mise pour créer de la valeur ajoutée à bon escient ? Rendons des comptes sur ce point, car aujourd'hui je n'ai pas le sentiment que tel soit le cas.