Intervention de Marie-Pierre Monier

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 18 mars 2021 : 1ère réunion
Audition de mmes laurie pinel chargée d'études au bureau jeunesse famille de la drees et yaëlle amsellem-mainguy sociologue chargée de recherche à l'injep

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier, rapporteure :

Bonjour à tous et merci. Je suis moi-même issue du milieu rural. J'ai vécu dans un village de moins de 1 000 habitants, et ai poursuivi des études supérieures. Quel parcours pour y parvenir ! Je n'ai pas ressenti cette pression.

Comment les filles qui sont parties ont-elles pu le faire, au vu des pressions sociales et genrées qu'elles peuvent être amenées à subir ? Vous avez indiqué ne pas disposer des chiffres concernant les jeunes décidant par la suite de revenir. Il est important pour le territoire que les personnes l'ayant quitté pour leurs études puissent y retourner.

Ensuite, vous constatez des différences en termes de sociabilité, de loisirs, de pratiques sportives, de parcours scolaire et professionnel. Avez-vous observé une différence entre les jeunes filles dont les parents se sont inscrits dans un parcours récent de mobilité vers le rural par rapport à celles dont les familles y sont installées de longue date ?

Vous avez indiqué qu'elles sont plus souvent en couple et dans des situations de cohabitation avec leur partenaire par rapport aux jeunes femmes urbaines. Que se passe-t-il en termes de maternité ? Est-elle plus précoce et plus importante pour ces jeunes femmes ?

Un article du Monde souligne le pouvoir du contrôle social qui s'exerce sur ces jeunes filles. S'explique-t-il uniquement par la persistance des stéréotypes de genre ?

Vous avez expliqué que les jeunes femmes sont très peu visibles dans l'espace public. Est-ce davantage une problématique que dans les milieux urbains ? Vous avez utilisé l'exemple terrible de la fête de village. Je me suis revue dans ce genre d'évènements au cours desquels les garçons étaient toujours cités. Ce poids des stéréotypes de genre me semble plus prégnant. Pour autant, la situation évolue-t-elle ? Surtout, avez-vous des idées permettant de la faire bouger ? Dans notre rapport, nous allons dresser un constat. Nous sommes à peu près tous d'accord pour dire que la mobilité est un sujet crucial. Je me suis retrouvée dans les parcours évoqués. Pour faire des études, il faut partir, ce qui représente un certain coût pour la famille. C'est donc plus compliqué pour les foyers plus précaires. Nous sommes preneurs d'idées. Je souhaite que nous fassions des recommandations en ce sens.

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