Intervention de Daniel Salmon

Mission d'information Méthanisation — Réunion du 6 avril 2021 à 16h30
Table ronde avec les professionnels de la recherche agronomique

Photo de Daniel SalmonDaniel Salmon, rapporteur :

Merci Monsieur le Président. Merci à tous les intervenants pour leurs explications. J'aimerais bien tirer au clair des questions qui nous animent depuis un moment. Vous y avez déjà partiellement répondu, mais il y a vraiment débat sur la valeur agronomique des digestats, puisqu'on entend tout et son contraire. Certains affirment qu'il n'y a pas de problème sur le rapport azote-carbone, que les sols se portent bien. On entend aussi dire exactement le contraire. On a du mal à se faire une idée sur le sujet. Quels sont ses apports ?

Vous avez parlé de l'azote sous forme ammoniacale. Quelle part reste vraiment dans le sol ? Les externalités positives et négatives du digestat sont en question.

Vous avez également abordé la question de l'opportunité de la méthanisation et de l'occupation des sols. La méthanisation correspond-elle à l'utilisation optimale du sol ? Je sais également que cette utilisation peut varier dans le temps. Je parle donc plutôt d'aujourd'hui, mais on peut se projeter dans dix à quinze ans. Quelle est vraiment la meilleure utilisation ?

La question de l'apport net en énergie a été évoquée. Là aussi, les avis divergent. En comptabilisant l'énergie nécessaire à tous les intrants et à toutes les cultures, et l'énergie que l'on récupère en bout de course, quel est le bénéfice net ? En définitive, c'est cela qui est intéressant dans notre stratégie nationale bas carbone.

Dernière question : celle des CIVE. L'effet méthanogène du lisier est très faible, donc on incorpore des cultures dédiées à hauteur de 15 % au maximum ainsi que des CIVE. Est-ce que le fait d'introduire des CIVE dans le méthaniseur correspond à leur rôle, qui était de couvrir le sol, d'éviter l'érosion du sol et surtout de capter l'azote du sol et éviter qu'il ne ruisselle jusqu'à la mer ? Je pense ici naturellement au cas de la Bretagne. La méthanisation ne va-t-elle pas entraîner une certaine dérive des CIVE avec la nécessité de les intensifier ? La question se pose aussi de leurs apports dans les rotations agricoles : ne va-t-on pas « percuter » un certain rythme de rotation ?

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