Je souhaite à mon tour apporter un complément sur la question de l'équilibre carbone-azote. M. Jouany faisait valoir que les substrats de la méthanisation étaient pauvres en énergie et qu'on ne pouvait pas produire de méthane en les utilisant. C'est le cas effectivement des effluents d'élevage et du lisier, je suis d'accord. C'est pourquoi on utilise des co-produits et l'on fait de la co-digestion, laquelle présente l'intérêt de compléter et d'équilibrer la « ration » du digesteur. Les effluents d'élevage sont pauvres en carbone mais très riches en azote, et si on essaie de les méthaniser tout seuls, on va produire peu de méthane, et on aura des difficultés, car l'azote va inhiber le processus. On utilise donc des co-produits riches, avec un rapport carbone sur azote (C/N) beaucoup plus élevé. Cela rend les conditions de méthanisation plus favorables.
Le digestat est le résultat de ce qu'on a mis dans le méthaniseur. Si vous avez, « en entrée », une ration équilibrée en carbone et azote, vous aurez aussi « en sortie » un digestat équilibré. Tel est l'intérêt de faire de la méthanisation collective avec différentes exploitations agricoles. Ces dernières ont, potentiellement, des propriétés différentes et peuvent donc produire un digestat retournant sur leur sol, en répartissant de façon équilibrée le flux d'azote et de carbone.