Si vous le permettez, je me propose, tout d'abord, de commencer par répondre à Marc Dufumier. La fertilisation des couverts dans les zones vulnérables, qui représentent l'essentiel des surfaces labourables en France, est strictement interdite. On ne fertilise pas les cultures intermédiaires et donc les CIVE. Après, l'intérêt d'un réseau de méthaniseurs couvrant le territoire français consiste à limiter les coûts de transport, que ce soit de l'épandage du digestat ou des matières organiques. Et dans la mesure où l'on privilégie l'ingestion dans le réseau, il n'y a pas non plus de coût de transport du méthane.
Pour revenir sur le volet énergétique, il suffit d'aller dans une installation de biogaz. Il ne faut pas confondre le méthane fossile qui lui libère tout son stock de CO2 quand on le brûle, avec une installation de méthanisation, qui utilise du carbone d'origine végétale. Il est bien évident qu'une installation de biogaz produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme, sinon elle n'aurait aucune rentabilité. Les calculs correspondants ont été faits : vous allez dans une installation de biogaz et vous regardez exactement toutes les consommations énergétiques extérieures, lesquelles sont essentiellement électriques puisque le chauffage est assuré généralement directement par la valorisation de la chaleur du méthaniseur, la co-génération par exemple. À part ces consommations électriques, il n'y a pas de consommation d'énergie fossile. On examine aussi l'origine des produits. Les CIVE n'induisent pas de coût supplémentaire, dans la mesure où certaines sont obligatoires. Pour les déchets organiques, c'est une valorisation. Bien entendu, si l'on fait de l'injection dans le réseau, un travail d'épuration du gaz doit être fait : il faut enlever le H2S et le CO2. Mais, en définitive, on produit plus d'énergie que l'on en consomme.