Sur la base de l'objectif de 9 000 méthaniseurs en France, la taille moyenne que nous imaginons correspondrait à un volume de traitement situé entre 20 000 et 50 000 tonnes de matière, pour une production de 14 000 MWh. Aujourd'hui, de nombreuses expériences existent : 1 000 méthaniseurs fonctionnent. On a déjà beaucoup de recul.
C'est en effet un métier, qui requiert un savoir-faire et des compétences : il faut alimenter le digesteur, mélanger les matières, gérer la fermentation, épurer le gaz... Mais il y a des formations pour cela. Dans un projet collectif, on peut répartir les compétences entre les différentes personnes.
Le méthaniseur nécessite un investissement. Le problème de l'agriculture de demain sera la transmission de ces exploitations. Avec ou sans méthanisation, les fermes - et notamment les fermes d'élevage - représentent actuellement un capital qui dépasse plusieurs millions d'euros. Le véritable défi à venir résidera dans la transmission de fermes de plus en plus capitalistiques, que ce soient les bâtiments, le matériel, les terres ou les machines. La méthanisation ajoute un élément à cette problématique. Il va falloir trouver un moyen de résoudre ce problème. Il serait judicieux que les collectivités locales puissent prendre part au capital, en créant notamment des Scic, comme cela peut se faire, par exemple, pour les chaufferies à bois-plaquette, où tout le monde a intérêt à bien faire fonctionner le système.