Il ne faut pas confondre les azotes de synthèse et les azotes minéraux (phosphate et autres) : les évolutions de prix ne vont pas forcément toujours dans le même sens. L'azote de synthèse, coûteux en énergie fossile, est fonction du prix du pétrole. En revanche, pour les phosphores, se posent de vraies questions : il y en a aussi trop dans la mer.
Il existe également de toutes petites unités de méthanisation dans d'autres pays que le nôtre, à l'échelle d'une ferme, pour le séchage en grange notamment. Il peut y avoir d'autres usages. C'est très peu coûteux. On a d'emblée « évacué » cela en France : c'est peut-être une erreur. Je serais d'avis qu'on étudie cette question-là.
En prolongement des observations formulées par Philippe Pointereau, il a été dit que la méthanisation n'est pas faite pour résoudre le problème des algues vertes. Il n'en reste pas moins que lorsque l'ancien ministre de l'agriculture, M. Stéphane Le Foll, avait avancé cette idée, c'était bien pour régler cette question, à travers les cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan). Il faut quand même résoudre le « divorce » carbone-azote, où les céréales sont dans un endroit, l'élevage dans un autre, et où les animaux ne sont pas sur la paille. La méthanisation, présentée comme résolution de certaines questions, à l'instar de l'azote, évacue d'autres questions. Et à chaque fois, on ne dit jamais le coût du renoncement à l'alternative. Je suis désolé de revenir là-dessus, mais tant qu'on ne répond pas à cela, je resterai dubitatif - sans être pour autant contre la méthanisation !