Intervention de Olivier Cigolotti

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 31 mars 2021 à 10h00
Audition de Mme Laurence Nardon responsable du programme amérique du nord de l'institut français des relations internationales ifri et de M. Corentin Sellin professeur agrégé d'histoire et spécialiste des états-unis

Photo de Olivier CigolottiOlivier Cigolotti, président :

Je vous prie de bien vouloir excuser le président Christian Cambon, empêché par une autre réunion au Sénat.

Je suis heureux d'accueillir Mme Laurence Nardon, responsable du programme Amérique du Nord de l'Institut français des relations internationales (IFRI) et M. Corentin Sellin, professeur agrégé d'histoire et spécialiste des États-Unis, pour une audition consacrée à la politique étrangère du président Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, élu quarante-sixième président des États-Unis le 3 novembre dernier.

Les questions de politique étrangère constituent sans doute une priorité de second rang pour la nouvelle administration américaine, au regard de l'importance des défis internes - sanitaire, économique, politique et sociaux - auxquels le pays est confronté.

L'arrivée au pouvoir de Joe Biden n'en change pas moins la donne sur la scène internationale, après la présidence Trump qui avait particulièrement malmené les instances multilatérales et placé les relations internationales sous le signe du rapport de force.

Durant la campagne électorale, le futur président démocrate et son équipe avaient livré des orientations en rupture avec la vision et la pratique de son prédécesseur : réaffirmation du leadership américain dans le système international, consolidation des alliances traditionnelles, défense des valeurs démocratiques, engagement fort en faveur du climat, etc.

En revanche, une continuité avait pu être relevée sur certains thèmes comme la compétition stratégique avec la Chine, mais aussi la question du désengagement militaire américain de certains théâtres, en particulier au Moyen-Orient.

À vos yeux, sur l'ensemble de ces sujets, que ressort-il des premières semaines d'exercice de la nouvelle administration américaine dans le champ des affaires étrangères ? Y a-t-il des surprises par rapport à ce que l'on envisageait ? À quoi faut-il s'attendre dans les mois à venir ? Quel tour la compétition stratégique avec la Chine peut-elle prendre ?

Par ailleurs, comment la nouvelle équipe au pouvoir outre-Atlantique perçoit-elle l'Europe et notamment l'Union européenne (UE) ? Notre approche des enjeux et défis internationaux - je pense bien sûr à la Chine, mais aussi à des sujets comme le numérique, l'environnement - sont-elles compatibles et peuvent-elles se rejoindre ? Je dois dire que la mauvaise manière que les États-Unis ont fait récemment à l'UE en l'écartant du dossier afghan, alors qu'elle est le premier pourvoyeur d'aide financière internationale à ce pays, n'est pas un très bon signal.

Enfin, alors que les États-Unis ont été, avec plus de 555 000 morts, le pays le plus touché par la pandémie de covid-19, et qu'ils sont aujourd'hui l'un des plus efficaces pour mener la campagne de vaccination, pourriez-vous nous dire quel rôle ils entendent jouer dans la distribution des vaccins au plan international ? Ont-ils l'intention de contrer « la diplomatie du vaccin » mise en place par la Chine et la Russie, pays qui donnent la priorité aux exportations de vaccins sur la vaccination de leurs propres populations ?

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