Sur les projets alternatifs face à la Chine, il est intéressant de remarquer que les États-Unis ont avancé sur le « dialogue quadrilatéral de sécurité » (dit « Quad ») avec le Japon, l'Inde et l'Australie. Ces quatre pays vont mettre en commun leurs ressources pour produire des vaccins, fin 2022, en Inde, avec des capitaux essentiellement japonais et étasuniens. C'est une alliance qui répond à tous les critères de Joe Biden, regroupant des pays démocratiques autour d'un projet particulier, sans bureaucratie. Le but est de contrer la diplomatie du vaccin chinoise. Les Chinois ont déjà promis de fournir 500 millions de doses de vaccin à des pays en développement.
Pour compléter mon propos sur le rôle du Congrès en matière de politique étrangère, je voudrais souligner que les démocrates n'ont qu'une courte majorité au Sénat, qui détient la main haute sur ces questions. Cela donne un poids important à certains démocrates conservateurs comme Joe Manchin, sénateur de Virginie occidentale, Etat qui a voté massivement pour Donald Trump en 2016 et en 2020 et qui en tant qu'Etat « charbonnier » est hostile à toute évolution trop forte en matière de climat. On mesure les difficultés que cela pourrait poser face à des initiatives étasuniennes dans des alliances mondiales sur le climat. Le Sénat n'est donc pas acquis pour la nouvelle administration présidentielle, d'autant plus que le nouveau Président de la Commission des affaires étrangères, qui est un sénateur d'origine cubaine, du New Jersey, que Joe Biden ne connait pas très bien, a déjà annoncé qu'il ne lui donnerait pas de chèque en blanc, tout démocrate qu'il soit.