Intervention de Mickaël Vallet

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 31 mars 2021 à 10h00
Audition de Mme Laurence Nardon responsable du programme amérique du nord de l'institut français des relations internationales ifri et de M. Corentin Sellin professeur agrégé d'histoire et spécialiste des états-unis

Photo de Mickaël ValletMickaël Vallet :

Plusieurs questions, d'abord sur la question européenne. Vous avez dit, Madame, que le président Biden avait de l'attachement ou de l'affection pour l'Union européenne en tant qu'organisation supranationale. Est-ce que ça n'est pas plutôt - de manière un peu pragmatique, voire cynique, ce qui en politique internationale de la part des Etats-Unis n'est pas non plus une injure - le fait de bien s'accommoder de ce que, comme l'expliquait Pierre Manent dans un entretien publié il y a une quinzaine de jours, l'Europe, à travers son impuissance, préserve son innocence ? Est-ce que ce n'est pas par-là plutôt que les Etats-Unis voient d'un bon oeil la coopération avec l'Union européenne en se disant qu'au moins les institutions européennes ne leur feront pas mal dans le développement de leur propre politique ? C'est le premier point. Le deuxième qui en découle : sur des sujets majeurs comme celui par exemple d'une utilisation détournée de son objet initial de l'extraterritorialité du droit américain, Joe Biden va-t-il se comporter différemment de ses prédécesseurs - je ne parle pas que de Donald Trump - et par exemple sur des enjeux comme ceux de Nord Stream, est-ce qu'il faut s'attendre à une inflexion ou pas ? Dernière question : on met des étiquettes sur les dirigeants et parfois on personnalise les politiques nationales afin de les comprendre ; M. Sellin a introduit beaucoup de nuances et de recul par rapport au « portrait » de Joe Biden ou en tout cas par rapport à ce qu'on pouvait attendre de lui au regard de son parcours. On a parlé de « Joe La Gaffe » un certain nombre de fois. Quand un président des Etats-Unis d'Amérique dit tout tranquillement que le président d'un pays membre du Conseil de sécurité est un tueur, est-ce une gaffe ou est-ce un acte réfléchi ? Dans les deux cas, c'est grave. Mais quelle est votre opinion là-dessus ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion