Ma question s’adresse à M. le ministre de l’agriculture et de l’alimentation.
Les dégâts causés par le gel sur l’ensemble de notre territoire sont d’une ampleur exceptionnelle. Dans mon département de la Drôme, par exemple, on estime que la filière fruitière a d’ores et déjà perdu la quasi-intégralité de ses productions. Les céréales et les vignobles seront fortement affectés dans plusieurs régions.
Aussi, monsieur le ministre, permettez-moi de vous adresser deux cartons : un carton bleu pour votre réactivité – vous êtes venu dans la Drôme dans les quarante-huit heures qui ont suivi l’épisode de gel – et un carton rouge, les aides prévues à la suite de l’épisode de gel de 2020 n’ayant toujours pas été versées.
Nos paysans ne peuvent plus se contenter de belles promesses ; il leur faut aussi des actes, à la vitesse de vos déplacements. Nos agriculteurs sont à genoux, sans aucune trésorerie, alors que les bougies de protection contre le gel, par exemple, coûtent 4 000 euros à l’hectare. Il est difficile de se réapprovisionner, sachant que cet achat est considéré non pas comme un investissement, mais comme une charge de fonctionnement, qui est à ce titre non amortissable.
Vous avez annoncé que l’État allait débloquer des enveloppes exceptionnelles. C’est indispensable, mais c’est insuffisant pour venir en aide à ceux qui ont tout perdu.
Il faut réfléchir à des mesures structurelles et pérennes, afin de prémunir notre agriculture de ces aléas climatiques de plus en plus fréquents, notamment par le biais de la création d’aides à l’adaptation des exploitations au changement climatique, afin de les faire évoluer vers des cultures moins fragiles ou moins précoces. Il faut également entamer un travail de fond sur les processus assurantiels.
Concrètement, sous quel délai les sinistrés pourront-ils bénéficier des aides promises ? Au-delà de ces situations de détresse, quelles mesures envisagez-vous pour garantir l’avenir de ce secteur ?