Madame la ministre, depuis le début de la pandémie de covid-19, la souveraineté économique est revenue au cœur des débats. Pourtant, à l’origine, la souveraineté est un concept plus politique, juridique et militaire qu’économique. Jean Bodin la définissait comme « le pouvoir de commander et de contraindre sans être commandé ni contraint ». C’est une gageure au niveau économique.
Loin de la volonté de tout faire soi-même et du mercantilisme, le Gouvernement a fait le choix d’une politique de souveraineté économique à la fois responsable et réaliste, avec ce qu’Emmanuel Combe et Sarah Guillou appellent dans une récente étude, d’une part, la « relocalisation des activités jugées stratégiques » et, d’autre part, une « politique industrielle de rattrapage technologique ».
La stratégie pour le développement d’un hydrogène décarboné est un exemple concret de cette politique industrielle de rattrapage technologique. Lancée en septembre 2020, elle permet déjà à notre pays de se placer parmi les pays les plus en pointe dans cette technologie.
Avec le soutien de France Relance – plan qui, rappelons-le, contient une enveloppe de 100 milliards d’euros –, les industriels et les territoires ont répondu à l’appel.
Le 5 mars dernier, l’écosystème territorial hydrogène de l’Auxerrois, dans l’Yonne, a ainsi été présenté. Il s’appuie sur la création d’une station de production et de distribution multimodale d’hydrogène vert, issu exclusivement de sources renouvelables.
La multiplication des hubs hydrogène dans nos territoires nous permettra de relever le défi de la souveraineté énergétique et industrielle, tout en décarbonant notre économie. Pouvez-vous, madame la ministre, nous apporter des précisions sur l’état d’avancement de la stratégie pour le développement de l’hydrogène décarboné ?