Madame la ministre, permettez-moi de vous soumettre une question au nom de ma collègue Guylène Pantel, qui est empêchée.
Le récent refus du rachat des Chantiers de l’Atlantique par Fincantieri ainsi que le refus du rachat du groupe Carrefour par un actionnaire canadien, s’ils sont bienvenus, ont montré une volonté de la part du Gouvernement de réaffirmer la souveraineté économique de la France.
La crise de la covid-19 et les confinements qu’elle a engendrés ont encouragé de nombreux Français à revoir leur mode de consommation pour s’orienter vers des circuits plus courts et les acteurs locaux. Les scènes de rayons vides, la pénurie de masques au début de la pandémie ou encore les délais de vaccination, s’ils ne sont pas complètement imputables à notre stratégie économique, interrogent sur notre capacité à avoir un appareil productif performant pour répondre à la demande nationale.
Ils interrogent d’autant plus qu’en parallèle la France est le pays européen ayant connu la plus forte désindustrialisation au cours des vingt dernières années, avec comme conséquences des délocalisations, de nombreuses suppressions d’emplois, l’automatisation et l’externalisation. Un seul objectif visé : réduire les coûts de production.
Je parlais de concurrence mondiale, mais celle-ci est également européenne.
Vous connaissez, madame la ministre, l’attachement de mon groupe à la construction européenne. Si la concurrence intraeuropéenne, qui est un fait établi, n’est pas près de s’arrêter au vu des différents coûts de production dans les États membres, seule l’Union européenne peut nous permettre de faire face aux géants que sont les États-Unis et la Chine.
Aussi je vous poserai cette question : quelles solutions mettez-vous en œuvre pour rendre possible la réindustrialisation et la souveraineté économique et alimentaire dans cette économie libérale mondialisée et dans une Europe concurrentielle ?