La pandémie a révélé la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales de certaines industries stratégiques. Elle a confirmé la dépendance excessive de la France et, plus largement, de l’Europe à l’égard des producteurs asiatiques et chinois en particulier.
La souveraineté économique de notre pays exige une stratégie industrielle et technologique à long terme.
La France dispose d’atouts pour relever ce défi. Certes, elle peut et elle doit s’appuyer sur ces filières d’excellence. Les dynamiques d’innovation des entreprises françaises sont les premiers supports de cette ambition.
Notre pays doit aussi mobiliser les leviers européens pour renforcer sa souveraineté économique et industrielle.
L’an dernier, j’ai été interpellé par une entreprise de taille moyenne, qui avait le projet d’implanter une usine de production d’hydrogène par électrolyse d’eau. Elle ambitionnait d’intégrer un projet IPCEI, véhicule précieux qui autorise des synergies européennes dans un cadre assoupli en matière d’aides d’État. Seul un soutien public pouvait permettre de développer cette initiative qui devait conduire à la création d’emplois locaux.
La France doit appuyer la création de ces outils européens et faciliter leur mise à disposition pour faire émerger des leaders industriels dans des filières innovantes comme celles de la production d’hydrogène ou des semi-conducteurs.
Les acteurs industriels sont prêts à s’en saisir et les collectivités souhaitent s’y associer pour le développement économique de leurs territoires.
La France doit aussi s’atteler à obtenir un soutien financier de l’Europe, bien sûr, pour ces filières d’importance stratégique.
La négociation en cours de la taxonomie verte est à cet égard décisive. Il s’agit de définir le périmètre des investissements nécessaires à l’accompagnement de la transition climatique. Si la filière nucléaire en était exclue, c’est tout l’avenir de cette filière d’excellence française qui se trouverait compromis. C’est un enjeu essentiel d’autonomie stratégique.
Madame la ministre, comment le Gouvernement entend-il faire de notre appartenance à l’Union européenne un levier pour la compétitivité de notre industrie, pour l’emploi et la vitalité de nos territoires et, finalement, pour la souveraineté économique de la France ?