Monsieur le sénateur Menonville, vous avez parfaitement raison. Pour ce qui est d’une industrie comme celle de l’acier, l’enjeu est de lutter contre une forme de concurrence déloyale que constituent les surcapacités et l’importation massive d’acier en provenance de pays qui n’ont pas les mêmes modèles sociaux et environnementaux que les nôtres. Leurs entreprises, de surcroît, ont pu bénéficier d’une certaine forme de soutien, soit par un accès privilégié au marché domestique – cela leur permet de se constituer un « pécule » qui leur donne ensuite la capacité d’exporter massivement –, soit par des soutiens en matière d’innovation.
C’est pour cette raison, en premier lieu, que nous soutenons les mesures de sauvegarde sur l’acier qu’a mises en place la Commission européenne.
En second lieu, nous sommes à la pointe du combat en faveur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, qui repose sur le marché des E missions T rading S chemes (ETS), les systèmes d’échange de quotas d’émissions. Le but est de rééquilibrer la concurrence, l’acier produit en Europe l’étant avec une empreinte carbone bien moins importante qu’elle ne l’est dans d’autres pays, qui exportent un acier dont l’empreinte carbone est très élevée.
Je rappelle un fait important : l’empreinte carbone de l’industrie, entre 1995 et 2015, a été réduite de 40 %.