Le nucléaire est aujourd’hui la troisième filière industrielle de notre pays. Il fait vivre près de 220 000 personnes et de 3 000 entreprises. Accessoirement, il produit 70 % de notre électricité…
Las, les petits arrangements politiques et le manque de décisions anticipatrices nous conduisent à une stratégie floue pour l’ensemble de la filière nucléaire, voire à une absence totale de stratégie.
Ainsi, en décembre dernier, le Président de la République affirmait que notre avenir énergétique et écologique passait par le nucléaire. Pourtant, six mois plus tôt, le même Emmanuel Macron fermait définitivement la centrale de Fessenheim. Au cœur de l’été 2019, il annonçait même l’arrêt du programme Astrid, dédié aux réacteurs de quatrième génération.
Sur ce dernier point, je mène depuis plusieurs mois une mission pour l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst). Sans dévoiler les conclusions de ce travail, je tiens à déplorer le coup de frein brutal infligé à la recherche nucléaire. En la matière, la France était le leader incontesté depuis de nombreuses années ; mais, aujourd’hui, elle ne représente plus une hypothèse incontournable pour nombre de projets internationaux.
J’insiste également sur notre capacité à former des techniciens et des ingénieurs : ces professionnels n’auront, hélas ! bientôt plus de perspectives dans notre pays. Ils n’auront donc guère d’autres choix que de se tourner vers des groupes étrangers, qui reviendront bientôt pour nous vendre de nouveaux réacteurs !
Sur le plan industriel, il est primordial de soutenir les projets de S mall M odular R eactors (SMR), qui pourraient être montés en usine et exportés à l’international. Ne l’oublions pas : la filière nucléaire est un outil adapté à la réindustrialisation des territoires. De surcroît, elle favorise l’attractivité internationale.
Madame la ministre, comment comptez-vous assurer à notre pays la souveraineté économique et industrielle de la filière nucléaire ?