Voilà plusieurs années que nos entreprises sont confrontées à une série de cessions d’activités à des groupes étrangers qui débouchent rapidement sur la fermeture de sites.
M. le ministre Bruno Le Maire déclarait il y a peu que « la France entendait se montrer très vigilante quant à ces projets de rachats qui menacent la souveraineté européenne ».
Madame la ministre, permettez-moi de vous donner un exemple qui illustrera parfaitement mon propos et l’objet du débat de ce jour.
L’entreprise ariégeoise Aluminium Sabart, fleuron de l’industrie française pour la production d’aluminium de haute qualité, a été placée en liquidation judiciaire en 2016 avant d’être rachetée in extremis par le groupe chinois Jinjiang Industries Europe.
Ce groupe a ensuite repris l’usine de la SAM, installée en Aveyron, celle de FVM en Meurthe-et-Moselle et celle d’Alfisa en Espagne. En 2019, l’usine Gardner à Bélesta, également dans mon département, a clos cette série de rachats.
À l’en croire, le groupe Jinjiang suivait une véritable stratégie industrielle d’intégration verticale. Pourtant, très rapidement, les inquiétudes ont resurgi : le groupe chinois semble faire table rase de ses belles promesses. En effet, après la fermeture du site d’Alfisa, le placement en redressement judiciaire de la SAM et de la FVM, nous avons appris récemment des suppressions d’emplois au sein d’Aluminium Sabart. Le constat est sans appel : toutes les entreprises du groupe Jinjiang sont en grande difficulté !
Madame la ministre, dès lors, nos interrogations sont nombreuses. Comment expliquer ce désastre industriel ? Ne faut-il pas s’alarmer de l’accaparement d’un savoir-faire unique en Europe ? Au cours de la précédente mandature, le ministre du redressement productif avait mis en place une série d’outils, qui semblent encore tout à fait d’actualité. À ce titre, quelles sont les armes, tant d’anticipation que de contrôle, dont dispose l’État pour défendre les actifs stratégiques nationaux ?