Intervention de Brigitte Bourguignon

Commission des affaires sociales — Réunion du 12 mai 2021 à 9h30
Financement de la branche autonomie — Audition de Mme Brigitte Bourguignon ministre déléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé chargée de l'autonomie

Brigitte Bourguignon, ministre éléguée auprès du ministre des solidarités et de la santé, chargée de l'autonomie :

Si l'on en reste aux montants annoncés par certains rapports pour une réforme de l'autonomie - 20 ou 30 milliards d'euros ! -, on ne fera jamais rien. Il faut affiner ces chiffres et ne pas se focaliser sur la grande dépendance et l'établissement, car ce n'est pas ce que souhaitent les Français.

Sur le domicile, la revalorisation salariale est première. Les départements sont bien conscients de la pénibilité du travail et de la nécessité d'avancer. Il nous faut des bras dans ces métiers, et mieux les former. Les deux assemblées ont voté 150 millions d'euros pour 2021 et 200 pour 2022 afin d'accompagner les départements, et je les en remercie.

Je vais prochainement recevoir les fédérations d'employeurs privés lucratifs. Je ne fais pas de différence entre les opérateurs, mais certains grands groupes doivent aussi faire l'effort d'accompagner leurs salariés qui sont très précarisés. Chacun doit y mettre du sien : l'État et les collectivités assument déjà leur part de travail. La question de l'uniformisation nationale des tarifs - qui s'étagent aujourd'hui entre 19 et 30 euros par heure - devra également être posée.

L'accord sera agréé en mai, mais nous donnons le temps aux départements de s'organiser : la revalorisation réelle n'interviendra qu'en octobre 2021. Un groupe de travail sera créé avec les fédérations non encore concernées par ces revalorisations.

Nous souhaitons que les Ehpad tirent les enseignements de la crise sanitaire. Il faut effectivement éviter les grands ensembles : n'oublions pas que les Ehpad ne sont pas des établissements hospitaliers, mais des établissements d'hébergement. Privilégions de petites entités, ou des établissements très ouverts sur le médico-social et non pas seulement sur le sanitaire.

Il faut améliorer les contrats d'assurance-dépendance et permettre la diversification des produits financiers qui contribuent au financement de la dépendance. Certains l'envisagent dès l'âge de 50 ans.

Le virage domiciliaire assumé que nous envisageons va complètement changer la donne, comme on l'a vu au Québec. Plutôt que de coût, parlons désormais d'investissement social dans l'avenir, que ce soit sur le bâti, dans la domotique, ou via des groupements mutualisés.

Madame Petrus, je vais regarder la question de la Maison de l'autonomie de Saint-Martin et vous répondrai ultérieurement.

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