Je tenais à vous faire part d'un mot très personnel. Nous sentons que votre souffle pulmonaire n'est pas encore tout à fait rétabli, mais que votre souffle politique est de retour, ce qui est rassurant. J'en suis très heureux.
Vous avez rappelé que le Gouvernement avait consacré beaucoup de moyens pour préserver l'outil de création, l'outil technique. C'est fondamental, et c'est en effet ce qui distingue notre pays de bien d'autres. Je l'ai reconnu à plusieurs reprises. Nous voyons en effet parfaitement que lorsque la pandémie sera derrière nous, les pays qui avanceront le plus rapidement possible seront ceux ayant maintenu leur capacité créatrice. Nous le voyons pour l'industrie, où il existe un enjeu de parts de marché. La culture touche avant tout à la spiritualité, mais c'est aussi une industrie. Je suis donc intimement persuadé que le choix fait par notre pays de préserver autant que possible son outil créatif permettra à la France, non seulement de rester la première destination touristique du monde, mais également de gagner dans une autre forme de culture, avec un aspect qualitatif déterminant par rapport à d'autres.
Le rapport Gauron sur l'intermittence a été rendu cette semaine. Il contient des points très positifs, notamment la préconisation de ne pas toucher à l'unité de l'intermittence au sein des annexes 8 (techniciens) et 10 (artistes) au règlement d'assurance chômage. Il est en effet très important de préserver l'unité de cette famille, qui fonctionne comme un ensemble.
Vous avez annoncé hier la prolongation de quatre mois de l'année blanche, alors que le rapport Gauron proposait d'autres hypothèses, dont une prolongation plus étendue qui aurait nécessité de passer par la voie législative. Pour la culture et le métier en général, il serait très intéressant de disposer, d'ici peu de temps, d'un bilan exact des personnels qui ne seront pas indemnisés de façon aussi importante que les autres. Mon souci concerne notamment les jeunes entrant dans le métier, arrivés à un moment où il était très difficile d'avoir la totalité de leurs droits, et qui risquent en 2021 de se trouver en grande difficulté. Par conséquent après le rapport Gauron, je pense qu'un bilan quantitatif et qualitatif très exact des personnes admises aux aides et de celles nécessitant une attention spécifique, sera indispensable.