Comme cela a été rappelé, notre mission principale n'est pas d'intervenir en direct avec l'enseignement agricole technique, mais nos relations restent néanmoins très nombreuses. Nous nous coordonnons avec la tutelle, la DGER, pour apporter au mieux notre contribution. Ainsi, les résultats de la recherche réalisée dans nos laboratoires sont mis à la disposition des enseignants et professeurs des lycées agricoles et transmis, assez classiquement, via des articles vulgarisés ou de recherche, mais aussi par des ressources en ligne. Vous avez sûrement entendu parler des « MOOCs » ou dispositifs de formation à distance massifs, auxquels nous contribuons, en tant qu'Inrae ou avec nos partenaires de l'enseignement supérieur. Ainsi, nous participons au consortium collectif Agreenium qui rassemble l'Inrae, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et les écoles supérieures agronomiques et vétérinaires. Parmi les actions de ce collectif au niveau national, on compte la production de supports de formation en ligne ou de ressources, dont une partie est destinée aux enseignants des lycées qui peuvent s'y référer au cours de leurs activités. C'est une action que nous souhaitons poursuivre et amplifier, car elle permet de disséminer le plus largement possible et de façon très adaptée les résultats de notre recherche.
Des modalités plus partenariales existent aussi, sur la base de projets comme les réseaux mixtes de technologie, qui sont animés et financés par la DGER. Sur une thématique donnée, ils tâchent d'hybrider les instituts techniques agricoles, un certain nombre de lycées et des équipes de recherche, tout en maillant le territoire. Ces démarches sont donc à la fois thématiques et territoriales. Notre implantation territoriale, dans l'essentiel des régions et des territoires, permet des relations de proximité entre certains de ces lycées et nos équipes. Nous pourrons vous transmettre un état des lieux précis de cette cartographie des réseaux mixtes de technologie. Cette disposition tout à fait intéressante repose sur une logique de projets. Les équipes y travaillent de façon assez étroite.
Nous avons par ailleurs participé au plan « Enseigner à produire autrement », lancé par Stéphane Le Foll en mars 2014. Un certain nombre de nos chercheurs ont participé au comité de pilotage scientifique mis en place à l'époque par la DGER. Ils ont pu apporter leur avis et leur réflexion au ministère et aux inspections sur la rénovation d'un certain nombre de référentiels. Au-delà du BTS ACSE, le CAP agricole a également été concerné, ainsi que le Bac pro CGEA (conduite et gestion des exploitations agricoles). Différents diplômes ont vu leurs référentiels évoluer à cette occasion. Christian Huyghe, qui était présent à l'époque, pourra compléter mes propos.
Notre relation à l'enseignement et aux écoles passe largement, de façon très organique, par notre relation à l'enseignement supérieur agronomique et vétérinaire. Il est consubstantiel de nos missions et de notre organisation, puisque nous comptons 125 unités mixtes de recherche au niveau national. 70 d'entre elles font partie des équipes de ces écoles. Les enseignants-chercheurs des écoles du supérieur et nos propres chercheurs travaillent conjointement à des projets scientifiques, ce qui participe directement au ressourcement mutuel, pour faire évoluer à la fois les connaissances et les enseignements associés qui sont dispensés aux communautés d'élèves dans ces écoles. La formation par la recherche des futurs ingénieurs apparaît ici déterminante, quand bien même ils ne poursuivraient pas leurs activités en thèse ou en recherche, car c'est un élément essentiel de leur capacité à innover ou en tout cas à se situer à la pointe des connaissances produites par la recherche. Nous partageons aussi un certain nombre de doctorants dans ces écoles, qui participent aux recherches que nous conduisons ensemble. Cet écosystème fonctionne de façon extrêmement coordonnée, planifiée et programmée collectivement. Nous entretenons bien évidemment des relations bilatérales, à travers des conventions signées avec chacune de ces écoles, tandis que le collectif Agreenium permet, au niveau national, de coordonner des actions communes, au bénéfice de l'ensemble des membres.
Je terminerai en évoquant le plan stratégique Inrae 2030, qui vient d'être finalisé. Notre ambition de contribuer à l'enseignement et à la formation, dans le supérieur et avec l'enseignement technique (dans des modalités qui restent peut-être encore à préciser), fait partie des priorités de l'établissement.