Monsieur le président Cambon, je veux tout comme vous rappeler la solidarité sans ambiguïté et sans faille de la France à l’égard de l’Arménie.
Depuis le début, la France est extrêmement active dans le dossier du Haut-Karabagh. Après six mois de calme relatif, il y a eu ces derniers jours une nouvelle montée des tensions et, vous l’avez rappelé, l’incursion extrêmement préoccupante de troupes azerbaïdjanaises dans une région arménienne, celle du Syunik. Des troupes ont pris position dans une zone où la frontière internationale est mal définie et se sont introduites sur le territoire arménien.
Cet incident montre que le cessez-le-feu reste extrêmement fragile et que nous ne pourrons pas faire l’impasse sur un règlement global du conflit. La France y prend sa part dans le cadre du groupe de Minsk, dont nous assurons, vous l’avez rappelé, la coprésidence. C’est dans ce cadre privilégié que nous poursuivrons nos efforts pour aboutir au règlement politique du conflit.
La libération de quelques prisonniers arméniens par l’Azerbaïdjan était un pas important dans le sens de l’apaisement, mais c’est aujourd’hui sans nul doute à l’Azerbaïdjan qu’il appartient d’aller plus loin et de montrer des signes concrets de désescalade.
Nous sommes mobilisés à tous les niveaux pour assurer ces efforts diplomatiques.
Le Président de la République s’est entretenu avec le Premier ministre arménien le 13 mai. Jean-Yves Le Drian s’est entretenu avec ses homologues d’Arménie et d’Azerbaïdjan ces derniers jours, avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken, pour appeler à la libération la plus rapide possible des prisonniers arméniens et demander instamment le retrait des troupes azéries de la région du Syunik. Hier encore – c’est très concret –, les coprésidents du groupe de Minsk, dont la France, ont été consultés pour appuyer cette démarche.
Je conclurai en rappelant qu’un certain nombre de sénateurs se sont rendus avec mon collègue secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne à la commémoration du génocide arménien le 24 avril dernier à Erevan. Cela a été l’occasion pour plusieurs représentants de la France et pour Jean-Baptiste Lemoyne de s’entretenir avec des familles affectées, endeuillées par le conflit et les nombreux morts du côté arménien.
Monsieur le président Cambon, l’aide que nous apportons durera. Notre solidarité avec l’Arménie, je le redis, est sans faille. Nous aurons à en témoigner de nouveau.