Intervention de Olivier Véran

Réunion du 19 mai 2021 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Soutien à la natalité

Olivier Véran :

Vous avez raison d’un point de vue factuel, madame la sénatrice. Le rapport Bayrou le montre bien : dans notre pays, la natalité a baissé de 8 % de 2008 à 2018. D’après les derniers chiffres, présentés en 2020, elle est actuellement établie à 1, 83 enfant par femme.

La baisse de la natalité n’est pas propre à la France. Nous commettrions collectivement une erreur en considérant qu’il s’agit là principalement d’un problème de politique nationale.

Depuis dix ans, la natalité se dégrade dans tous les pays d’Europe, ainsi qu’aux États-Unis, comme plus globalement dans l’ensemble du monde occidental. Par exemple, le Royaume-Uni a subi une baisse de natalité de 17 %.

Selon une enquête menée par la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (Drees), la première cause d’inquiétude pour les parents potentiels est de loin le logement. La deuxième cause est la capacité à concilier une vie familiale et une vie professionnelle. Comme troisième cause, moins de 11 % des répondants évoquent les problématiques liées au coût de l’enfant et seuls 6 % font part de leur préoccupation quant aux politiques de soutien à la natalité.

La politique familiale n’est pas inutile : nous la soutenons, bien au contraire ; elle relève de la compétence de mon ministère et j’y travaille avec Adrien Taquet d’arrache-pied.

Certes, quelques réformes ont semé le trouble, mais je ne pense pas que l’on puisse considérer que le problème concerne uniquement la France. Bien qu’elle soit insuffisante, la natalité française est la plus importante d’Europe.

Le 1er juillet prochain, vous pourrez célébrer avec nous le doublement du congé de paternité : c’est un élément essentiel d’équilibre professionnel dans le couple.

Ce matin, en conseil des ministres, Adrien Taquet et moi-même avons présenté une ordonnance déployant de nouveaux modes de garde et d’accueil des enfants de moins de 3 ans. Cette mesure, particulièrement attendue, a nécessité plus de deux ans et demi de travail.

Nous réfléchissons aussi à moderniser le congé parental… Tout ce qui garantira l’emploi des jeunes femmes, peu importe leur âge et le nombre d’enfants qu’elles ont eus, et le regard que la société porte sur les jeunes parents sera de nature à relever le taux de natalité.

La natalité avait déjà baissé en France : elle est tombée à 1, 66 enfant par femme en 1996, avant de remonter à 2, 02 enfants par femme en 2010. Nous arriverons à la redresser de nouveau !

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