À propos du management algorithmique, il importe de ne pas se focaliser sur les plateformes. Il faut démystifier l'image de l'algorithme patron et apporter des réponses à tous les acteurs économiques. Selon nous, un contrôle de l'outil doit s'opérer de la part de celui qui le commande et de celui qui va être assujetti.
L'exécutant doit donner aux travailleurs les moyens de comprendre l'algorithme en allant vers plus de transparence, afin que les droits garantis ne soient pas purement théoriques. À l'heure actuelle, les représentants du personnel ont un droit de consultation dans le cas de l'introduction d'une nouvelle technologie, mais ils sont peu mobilisés pour ces cas-là et ne font pas valoir ce droit régulièrement.
Nous pensons aussi qu'il faut accompagner les managers de toutes les entreprises dans le contrôle des algorithmes qu'ils utilisent et dans l'évolution des processus de gestion des décisions, à cause du risque de désincarnation de la responsabilité des managers. Ce point avait été identifié dans la proposition de loi du CRCE qui recommandait le recours à une expertise.