C'est exactement mon objectif. Habituellement, les gouvernants s'inquiètent du temps long, je le crois rassurant. Le Président de la République répète à l'envi que notre pays doit retrouver le contrôle, on ne peut le faire en se focalisant sur l'immédiat, il faut une stratégie de long terme. Les questions stratégiques sont vitales, il faut connaître nos moyens, nos leviers pour un avenir meilleur.
Sur l'énergie, par exemple, il faut compter avec les délais de réalisation, qui sont de vingt à vingt-cinq ans ; dès lors, si l'on ne prend pas de grandes décisions en 2022, donc si l'on n'en a pas parlé pendant la campagne présidentielle, nous prendrons encore du retard. Nous devons affronter ce que la crise sanitaire nous a montré. Comment la France a-t-elle perdu des compétences technologiques ? Pourquoi avons-nous laissé s'échapper, au fil de l'eau, autant de biens précieux ? Nous savons fabriquer les meilleures centrales nucléaires du monde, des sous-marins nucléaires - qui regroupent dans un tube une ville, une rampe de lancement de fusées et une unité de production d'électricité nucléaire -, nous élaborons parmi les meilleurs algorithmes du monde, pourquoi nous sommes-nous exclus des productions plus basiques ? Quand on sait fabriquer les meilleures turbines aéronautiques du monde, pourquoi ne fait-on plus de machines à laver ? Ces questions qui paraissent rétrogrades à ceux qui ont renoncé depuis longtemps sont préoccupantes. Nous voulons mettre en évidence des faits pour comprendre ces mouvements de fond.