Oui, il y a besoin de planifier, d'anticiper, notre pays ne se construit pas de la veille au lendemain : il faut ne pas s'enfermer dans le temps médiatique, qui ne doit pas être un empêcheur de tourner en rond. Comment s'extraire de ce mouvement d'ensemble ? La crise sanitaire nous a démontré notre retard, il faut maintenant trouver les façons d'anticiper pour ne pas reproduire les mécanismes qui nous ont conduits là où nous en sommes. Il faut prendre des décisions sur le nucléaire, pour les décennies à venir. Nous devons aussi avoir une stratégie industrielle, pour savoir si, oui ou non, nous laisserons partir nos derniers fleurons industriels, pour dépendre toujours plus de la Chine... Je pense aux panneaux photovoltaïques : laisse-t-on fermer les derniers fours qui permettent de fondre le silicium sur notre territoire national ? La question ne se pose pas pour dans trente ans, mais dans l'immédiat, ce qui renvoie au rôle de l'État envers le secteur industriel.
De même, on parle d'électrifier notre parc automobile, mais des lignes de chemin de fer gagneraient aussi à l'être, pour un meilleur service. Sur le logement, il faut imaginer que la moindre consommation puisse accompagner un meilleur confort, et pour cela on ne peut se passer de la recherche. Oui, il y a besoin de décider aujourd'hui, mais aussi d'investir dans la recherche, pour des évolutions moins consommatrices d'énergie.
Sur les politiques familiales, je rappelle que, pendant des années, on a entendu ce discours dénonçant le fait que des familles profitaient des allocations, alors qu'on voit bien aujourd'hui la place essentielle du soutien à la démographie, ainsi que les progrès qu'il reste à faire. Car oui, avoir des enfants, cela a un coût, et je suis frappée de voir que la question du deuxième enfant se pose de plus en plus à cause de la garde d'enfant, et de tous les frais qui s'ensuivent. Quelles sont vos pistes pour améliorer le soutien à la garde des enfants et pour que, comme vous le dites, l'optimisme puisse l'emporter ?