Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mes chers collègues, ce quinquennat, qui devait révolutionner la politique, s’abîme, semaine après semaine, dans des débats hystérisés pour faire oublier le fondement des injustices : des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres.
En dix ans, le patrimoine des milliardaires a augmenté de 439 % dans notre pays. À ce rythme, le SMIC serait à 4 805 euros par mois ! Le nombre de pauvres explose, ils sont plus de 10 millions en France. La précarité fait des ravages, en particulier dans la jeunesse. L’hôpital attend toujours un vaste plan et le pays de Pasteur, son vaccin. Vous répondez depuis des mois par une pirouette démagogique qui masque mal des objectifs violemment antisociaux.
Depuis des décennies, le thème de la sécurité et la menace de l’immigration sont agités en permanence pour écarter la population du vrai débat : qui décide de son destin collectif ? Avec quels moyens ?
Monsieur le Premier ministre, après la loi sur le séparatisme et la loi pour une sécurité globale, qui confond le respect du droit à vivre en sécurité et la remise en cause systématique des libertés publiques, nous découvrons chaque jour de nouveaux projets de loi, en réaction à tel ou tel drame.
Ce dont vous ne parlez pas, c’est la mise en cause des chômeurs, c’est la menace persistante de la réforme des retraites, c’est la casse continue du droit du travail.
Monsieur le Premier ministre, la France est inquiète, non pas de l’autre, du voisin, de ceux qui viennent mourir sur les plages d’Europe, mais de l’avenir incertain de ses enfants et de cette profonde insécurité sociale, car le libéralisme détruit la solidarité et l’égalité.
La crise a montré une chose : notre pays et l’Europe sont riches et peuvent disposer de moyens considérables pour agir.
Les centaines de milliards d’euros dont vous disposez pour faire face à cette crise, fruit de l’activité humaine, serviront-ils au statu quo ou, pis, à achever notre modèle social ? Ou bien serviront-ils à rebâtir une société plus juste et plus respectueuse de l’environnement ?